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31 mai 2021

Louise (suite 7)

(Guy arrivait dans son dos.)

— Bin, tiens, ma Louise ! Tu n’es pas au bureau ? Va falloir que tu m’expliques pourquoi ! ironisa-t-il en lui attrapant le bras. Et il continua :

— Madame me trompe en faisant sa cochonne ! Je te prie de me donner le nom et l’adresse de ce salaud sur-le-champ, s’il te plaît ! tonna-t-il. Et, devant le silence de Louise, il lui envoya un coup de poing dans les côtes. Elle fut projetée sur le canapé.

— Vas-tu me dire avec qui tu couches à la fin ? Je sais que tu me trompes… j’ai tout lu !

     Il lui jette à la figure l’ordinateur qu’il tenait à la main. Louise est clouée sur place par la douleur et les coups qui pleuvent. Elle vient de comprendre que c’est avec son propre ordinateur que son mari la frappe. Mais que voulez-vous qu’elle dise ? Elle pense juste que c’est une chance qu’elle n’en sache pas plus sur l’identité de Jean-Christophe. Elle a mal partout. Très mal.

— Ah ! Oui ! Comme ça, tu aimes les histoires salaces ? Eh bien, attends un peu, tu vas en avoir. Je vais t’attacher à la chaise…

    Camille fit irruption dans le salon. Des cours au collège avaient été annulés.  Quand elle vit la scène, sa mère en sang, elle comprit. Elle sortit son téléphone. Mais elle dut quitter le salon à toute allure : son père s’apprêtait à lui lancer la chaise à la tête.

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28 mai 2021

Louise (suite 6)

     Camille et Mylène étaient rentrées de leur cours de danse de la MJC du quartier. Elles prenaient un en-cas dans la cuisine avant d’aller faire leurs devoirs. Tout en débarrassant la table, Louise proposa de faire un hachis Parmentier. Les filles en raffolaient et Guy aussi. Ça lui permettrait de rester à l’écart dans la cuisine tout le temps de la préparation.   

 Et pour une fois, Guy se proposa d’aider les filles pour leurs leçons.   

 

 

     Le lendemain matin, comme à l’accoutumée, elle déposa ses filles au collège. Au dernier moment, elle décida de ne pas se rendre à son travail. Elle pensait à Jean-Christophe et voulait lui expliquer pourquoi elle ne l’avait pas rejoint la veille et ça n’allait pas être facile. Elle ouvrit la porte-fenêtre et s’autorisa à fumer une cigarette.   

 

 

 

                       Elle tressaillit : Guy arrivait dans son dos.

                                      

 

 

 

 

 

 

 

25 mai 2021

Louise (suite 5)

     Louise avait la quarantaine un peu passée mais elle était toujours une très belle  femme. Une femme un peu secrète qui ne se livrait pas beaucoup mais que  ses collègues de travail appréciaient. Elle était secrétaire à la mairie de Rouen et c’était là qu’elle avait rencontré son mari, élu au conseil municipal. Il lui avait ostensiblement fait la cour et l’avait demandée en mariage. Elle avait dit « oui » timidement. Par la suite, elle aurait bien voulu se dédire mais tout était allé très vite, Guy ayant déjà arrêté la date, envoyé les invitations et même choisi sa robe de mariée. Elle avait laissé faire.

 

     Elle était pour son ambitieux mari un faire-valoir. Quand il était invité à un événement important, Guy emmenait Louise comme il aurait apporté des fleurs à ses hôtes. En public, il lui tenait toujours la main, la gâtait, lui faisait des cadeaux. Mais dans l’intimité, il la méprisait et n’avait de cesse de critiquer tout ce qu’elle souhaitait entreprendre. Et avec le temps, il en était même venu quelques fois à la gifler. La seule chose qu’il avait accordé à Louise, c’était de lui faire deux enfants.

 

***

21 mai 2021

Louise (suite 4)

Elle avait traversé la rue par jeu, par envie de le laisser la chercher des yeux et voir si lui aussi la reconnaitrait. Il arrivait devant la brasserie Le Zèbre à pois. Il la cherchait du regard. Grand, très à l’aise, souriant, heureux. Il lui plaisait encore plus qu’elle ne l’avait pensé. Elle était très émue et ne bougeait pas.

     Soudain, elle craignit de ne pas être à la hauteur, de ne pas lui plaire. La panique s’empara d’elle. Elle s’engouffra dans la boutique la plus proche. À travers la vitrine, elle l’épiait. Il s’était tranquillement appuyé contre un lampadaire et attendait. Elle avait une envie furieuse de sortir en courant et de se jeter dans ses bras. Mais elle était paralysée sur place. Pétrifiée. Elle aurait aimé qu’il la voie et qu’il vole à son secours.

Le temps s’écoulait et la rue les séparait toujours.

 

 

 

     Un vendeur s’approcha :

— Vous souhaitez voir nos poteries, Madame ?

— Oui, répondit-elle embarrassée, car elle venait de reconnaitre ce vendeur, le père d’une copine de sa fille Camille.

— C’est pour offrir ? 

Elle acquiesça.

— Pour ma sœur, dit-elle machinalement.

Le vendeur lui montra plusieurs vases mais ses yeux ne quittaient pas Jean-Christophe.    

      Maintenant, il regardait sa montre. Louise, pas vraiment les pots.

      Elle ne savait plus comment elle se tirerait d‘affaire. Elle se sentait oppressée et déjà malheureuse. Et si son mari apprenait quelque chose de cette rencontre par le vendeur, il la frapperait une fois de plus.

     Une idée lui vint :

— Ecoutez, M. Izard, je crois que je suis suivie par un homme un peu étrange. Il me fait très peur. N’y aurait-il pas une autre sortie ? 

Le vendeur lui montra la porte de derrière  et elle sortit.

     À présent, il n’était  plus question de rejoindre Jean-Christophe sous les yeux de Mr Izard ! Elle n’avait plus qu’à rentrer chez elle, bien accablée par la tournure qu’avaient prise les choses.

 

 

***

 

20 mai 2021

Louise (suite 3)

     Ils avaient sensiblement le même âge et avaient beaucoup en commun. Ils aimaient lire et écrire tous les deux. Ils appréciaient les mêmes auteurs et pour eux, écrire devait tendre vers la perfection, même dans leurs échanges. Ils  avaient les mêmes goûts pour les musées et la musique  et très souvent pour les mêmes artistes.

     Elle n‘avait jamais partagé autant de choses avec un homme. Ses mots coquins l’avaient enflammée. Elle avait aimé tous les jeux amoureux qu’il se proposait de mettre en pratique avec elle. Et elle s’était souvent pliée à ses exigences avec délice. Il la conseillait sur ses tenues, lui disait que, de la savoir habillée comme ça ou comme ci, le flattait. Ca l’enivrait toute cette sensualité, tout cet érotisme.                                                          Elle avait envie de lui.

                          

 

     Louise l’avait rencontré tout à fait par hasard sur un site de rencontre, un jour que son moral était au plus bas. Tout de suite, cet homme dont le pseudo était « Esprit libertin », l’avait charmée. Mais le site avait fermé. Elle avait fait tout son possible pour tenter de le retrouver et elle avait eu la chance de découvrir son profil sur Facebook. Elle avait alors ouvert un compte elle aussi.                                                                                                       Et ils reprirent leurs échanges.

     Lui avait mis une photo d’identité. Elle avait mis une seule photo d’elle en pull rouge, une photo que son frère avait prise  et qu’elle trouvait particulièrement énigmatique. À l’époque, c’était le tout début de Facebook et elle était sans méfiance aucune. De toute façon, c’était  uniquement avec lui qu’elle échangeait. Elle avait fini par apprendre qu’il s’appelait Jean-Christophe.                                                                                                  Louise était très attachée à Jean-Christophe.

 

                                                                              

 

 

 

     Féru de littérature, Jean-Christophe tenait également un blog où, avec un certain talent, il évoquait ses lectures. Mais, depuis qu’il avait rencontré Louise sur le net, en amoureux des mots, il alternait ses billets littéraires avec des articles dans lesquels il narrait, de manière rêvée et fantasmée, sa relation avec elle. Il l’interpellait même. Et il la sommait de répondre publiquement à ses questions dans un commentaire. Louise acceptait toujours ce badinage entre eux ; elle s’appliquait à ne pas le décevoir en soignant son écriture.

     Il avait un ascendant naturel indéniable sur elle : il n’était jamais autoritaire, toujours plein d’attention et toujours à son écoute même si c’est lui qui menait le jeu. Louise lui faisait totalement confiance. Et cela la soulageait de toujours s’en remettre à lui.                                                                                         Elle oubliait ainsi sa vie quotidienne assez sombre avec son mari.

    

***

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18 mai 2021

Louise (suite 2)

 

     Louise était arrivée au rendez-vous bien avant l’heure fixée. Mais elle traversa la rue pour avoir le plaisir de le voir arriver. Il viendrait forcément de la gare. Elle l’aperçut alors qu’il traversait les passages piétons du rond-point. Elle sut tout de suite que c’était lui, même si elle ne pouvait pas encore discerner son visage. Il marchait d’un pas vif et sûr de lui, vêtu d’une veste car le printemps ne faisait que débuter. Elle, elle portait sa plus belle robe : une robe beige clair, près du corps, au-dessus du genou, avec une belle échancrure qui la mettait en valeur. Dessus, elle n’avait qu’un chandail pas très chaud pour lui donner envie de la serrer dans ses bras. Elle avait enfilé des bas presque transparents et une paire d’escarpins de la couleur de sa robe car elle voulait avant tout lui montrait qui elle était bien qu’elle sût qu’une tenue plus provocante lui aurait peut-être plu davantage.

     Il ne lui avait jamais dit « je t’aime » mais du fond d’elle-même, elle avait bien senti qu’il était amoureux d’elle. Il la voulait physiquement, certes, mais il l’aimait telle qu’elle était. Elle aurait aimé lire « je t’aime » dans ses messages mais elle avait deviné qu’il était trop fier pour s’avouer vaincu par l’amour. Elle non plus ne lui avait jamais dit ces mots mais elle était persuadée qu’il le savait aussi. Ce n’était pas seulement une relation érotique coquine mais bel et bien une véritable relation amoureuse qui s’était nouée entre eux au fil de messages envoyés.

16 mai 2021

LOUISE

                                             À Jean-Michel,
                                                   je Lui dois bien ça.

 

      Elle avait beaucoup pleuré. Tout l’après-midi.  De colère contre elle-même. Etendue sur le lit, la tête enfouie dans l’oreiller pour ne pas crier.

      Pourquoi s’était-elle comportée de la sorte ? Pourquoi avait-elle agi ainsi ? Elle n’en avait aucune idée. Elle avait été stupide.

      Elle pleurait, le cœur serré. Sa rage déferlait sans discontinuer. Elle s’en voulait. Elle était responsable de tout ça.

     Elle revivait sans cesse la scène, elle n’oubliait aucun détail.

 

 

 

 

     Il allait être dix-huit heures. Ses filles allaient rentrer.  Elle refit le lit, alla dans la salle de bain, se  démaquilla, passa sur ses yeux un baume décongestionnant. Elle soupira. Elle se regarda dans la glace et eut l’idée de mettre un peu de poudre légèrement rosée pour se donner meilleure mine.

     La porte d’entrée s’ouvrit. Guy arrivait le premier.

— Ça va ?  lui lança-t-il tout en quittant ses chaussures.

— Oui, ça va, lui répondit-elle du salon.

— Qu’as-tu  fait aujourd’hui ?  Il enfilait ses  charentaises.

— Rien de spécial ; j’ai lu.

— Ah… lâcha-t-il d’un air totalement indifférent. Et il se dirigea vers la cuisine pour se servir une bière.

  

***

12 avril 2021

Le marronnier de Jules

     Le 12 avril est le 102ème  jour de l'année du calendrier grégorien mais rassurez-vous : il en reste encore 263 avant la fin de l'année.

      C'était le 23ème jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du marronnier (sans préciser de quel marronnier il s’agit !).

      Dans le monde du journalisme, un marronnier est un article ou un reportage d'information sans intérêt particulier et qui sert à remplir le journal quand il n’y a pas grand-chose à dire parce que rien de sensationnel ne s’est produit la veille.

      Ce « jour du marronnier » est une aubaine pour moi pour commencer modestement un article ici.

      Mais un marronnier, digne de ce nom, se doit d’être l’écho d’un sujet toujours évoqué à cette période et qui intéresse un maximum de lecteurs. Alors il me faut trouver un sujet abordé tous les ans à la mi-avril.

      J’hésite entre un sujet général sur les élections (mars, avril, mai sont des mois de prédilection pour les votes en France) et un sujet sur les vols dans l’espace (il y a 60 ans, Youri Gagarine était le premier homme à effectuer un vol dans l'espace et 20 ans plus tard, c’était     une navette spatiale américaine, la Columbia.)

      Quel dilemme !

      Je vais donc me rabattre sur les Jules dont c’est la fête aujourd’hui : au moins une grande partie des lecteurs pourra embrasser son Jules (ou sa Julie)  avec son coude pour l’occasion !    Si vous voulez lui faire un cadeau, offrez-lui un beau et gros rubis. Vous ferez d’une pierre deux coups car le rubis est censé préserver la santé de la personne qui la détient. (Par ces temps de Covid,  ça peut s’avérer précieux !)

      Jules est un prénom mixte très répandu en France. S’il était en vogue au XIXème, il était encore très courant au XXème et il a été l’un des prénoms le plus attribué en 2019 !

Je vous invite donc à compter tous les Jules que vous ne manquerez pas de croiser aujourd’hui. Attention à ne pas les vexer car comme tous les ambitieux, ils sont très susceptibles !

     Y aura-t-il des Jules à se présenter aux prochaines élections ? Y aura-t-il un Jules dans l’espace* ? L’avenir proche nous le dira.

 

*Dans l’espace, nous avons déjà Thomas. Je suppose que tout le monde connaît les vases de nuit indifféremment nommés Thomas ou Jules ?

 

 

 

                                                    

11 avril 2021

On est dimanche : je joue ...

 

 

 

Un jeu pour moi !

 

10 avril 2021

Écrire ...

     Je ne m’appelle pas Marion et encore moins Anonyme ! Mais ma vraie identité importe peu (pour le moment en tout cas).

     J’avais tout d’abord pensé tenir un blog sur le handball féminin (Si, si!) parce que je jouais au hand et au basket quand j’étais à l’école primaire ; j’ai eu la chance d’avoir un instituteur qui m’a donné le goût de ces sports collectifs.

     Mais il s’est passé tellement de choses … en moi, autour de moi, dans la société, dans le monde, que j’ai envie d’en parler.

     De quoi exactement ? et comment ? je ne sais pas encore.

     Si je ne commence pas à écrire sur ce fichu blog maintenant, une chose est sûre : je ne le ferai jamais. Or j’ai très envie d’écrire ailleurs que sur mes petits carnets et grands cahiers.

     Ecrire pour avoir des échanges avec celles/ceux qui me liront.

     Ça risque fort de partir dans tous les sens au début …

     Mais je me lance !

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